Exercices français en ligne- Online French exercises

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Travail de réécriture à partir du poème de Prévert: Déjeuner du matin- Accent Francais - French school - French courses - Montpellier - France

 
Jacques Prévert, Déjeuner du matin
Il a mis le café
Dans la tasse
Il a mis le lait
Dans la tasse de café
Il a mis le sucre
Dans le café au lait
Avec la petite cuiller
Il a tourné
Il a bu le café au lait
Et il a reposé la tasse
Sans me parler
Il a allumé
Une cigarette
Il a fait des ronds
Avec la fumée
Il a mis les cendres
Dans le cendrier
Sans me parler
Sans me regarder
Il s'est levé
Il a mis
Son chapeau sur sa tête
Il a mis son manteau de pluie
Parce qu'il pleuvait
Et il est parti
Sous la pluie
Sans une parole
Sans me regarder
Et moi j'ai pris
Ma tête dans ma main
Et j'ai pleuré
 
Travailler le style : Rapport médical ou médico-légal
Lettre officielle à sa mère
Article de journal « Incident domestique au lever du jour! »
Même histoire racontée dans le contexte d’un film connu
 
Grammaire :
Des adverbes, des propositions relatives, de l’ironie, des métaphores, des lipogrammes (sans la lettre « e » par exemple),
Ecrire l’histoire à la négation.
 
Lexique :
Ajouter des sigles, des expressions idiomatiques, des proverbes.
La main dans le sac, il pleuvait des cordes, ce ne sont pas ses oignons, se jeter dans la gueule du loup, manger les pissenlits par la racine, mettre les pieds dans le plat, tourner autour du pot, avoir un chat dans la gorge, construire des châteaux en Espagne, ajouter son grain de sel...
Exemple de « texte gonflé » :
Déjeuner du Matin à 7 heures dans la cuisine de la rue des Lilas
      Il a mis le café [de Colombie] dans la tasse [en porcelaine de Limoges]
      Il a mis le lait [écrémé et pasteurisé] dans la tasse de café [brûlant]
      Il a mis le [morceau de] sucre [de canne avec la pince à sucre]
      Avec la petite cuiller [en argent] il a tourné [délicatement le liquide fumant]
      Il a bu le café [bruyamment]
      Il a reposé la tasse [sur la table de marbre de la cuisine]
      Sans me parler [en français]
      Sans me regarder [à travers ses lunettes rondes en écaille]
      Il a allumé une cigarette [menthol longue]
      Il s’est levé [de son fauteuil Louis XVI]
      Il a mis son chapeau [de feutre gris] sur sa tête [chevelue]
      Il a mis son manteau de pluie [à la mode]
      Parce qu’il pleuvait [en ce triste jour de novembre]
      Et il est parti sous la pluie [fine d’automne]
      Sans une parole
      Sans me regarder [en face]
      Et moi, j’ai pris ma tête dans ma main [aux ongles rongés]
      Et j’ai pleuré [des larmes de crocodiles].
 
 
 
Variations sur le poème de Prévert, Déjeuner du matin
 
Accent Français, août 2007.
 
 
 
Rapport de police, Nele et Eva
 
Queuja Verpré, 45 ans, domicilié au 7, rue de Verdun à Montpellier (34) a pris son café au lait le mardi 7 août à 8h13.
A 8h14, il a mis deux morceaux de sucre de canne dans la tasse. Il a remué 13 fois avec une petite cuiller en inox fabriquée en France.
A 8h15, il a bu le café au lait en regardant par la fenêtre la voisine d’en face qui partait au travail, à Monoprix, place de la Comédie.
A 8h16, il a reposé la tasse sans adresser une seule parole à sa femme, Magali Verpré, née Dassin, à Narbonne, 32 ans.
A 8h17, Verpré a allumé une cigarette Gauloise blonde bleue, le paquet ayant été acheté la veille aux alentours de 18h30 à Monoprix, lieu de travail de Madame Rosa Amante, domiciliée 8, rue de Verdun, 26 ans et voisine des Verpré.
Puis il a fait 13 ronds de fumée avec sa cigarette. Il a mis les cendres dans le cendrier en bronze pesant 2 kilos environ.
Ajoutons qu’il n’a ni parlé à sa femme, ni ne lui a jeté un coup d’œil.
A 8h23, il s’est levé en regardant sa montre.
Il a mis son chapeau en feutre gris sur sa tête.
Il a mis son manteau de pluie de chez Berberry, acheté à Londres en 1996.
A 8h24, il a quitté son domicile, maté hostilement par sa femme, sans lui dire un mot. Il est parti sous la pluie en direction de Monoprix.
 
Lettre à sa mère, Stella et Dagmar
 
Madame,
 
Je m’adresse à vous concernant une situation tendancieuse que j’ai vécue ce matin avec votre fils.
Mais d’abord, permettez-moi de me présenter. Je m’appelle Catherine de Vendôme, Comtesse d’Anjou, fille unique de Pierre-Marie de Vendôme et son épouse Marie-Antoinette. Je suis la fiancée de votre fils, dont j’ai fait la connaissance à l’opéra Garnier il y a un an. Je suis bien consciente du fait que vous n’étiez pas au courant de notre liaison.
Ce matin, nous nous sommes donné rendez-vous au « Deux Magots » pour discuter de notre avenir commun. Un nouveau stade dans notre relation était en train de naître.
J’attends un enfant. Après avoir appris cette nouvelle, votre fils avait l’air de ne pas l’avoir comprise. Il a cessé de parler, il ne me regardait plus, il agissait d’une façon mécanique, tournant la cuiller dans son café, allumant une cigarette, faisant des ronds avec la fumée. Il avait l’air absent. Dehors, il pleuvait des cordes. Finalement, il a mis son manteau de pluie, son chapeau et il est parti sans mot dire.
Il me fallait d’abord me calmer, le désespoir dans mon cœur, et arrêter de pleurer, pour être capable de rédiger cette lettre.
Je suis sûre que vous comprenez bien mes sentiments.
Je vous supplie, Madame, de m’aider dans cette situation.
Ainsi, je vous serais très reconnaissante d’entrer en contact avec votre fils.
Moi, je ne comprends absolument pas sa réaction. Je ne lui ai donné aucune raison d’être fâché contre moi, je pensais qu’il serait ravi de cette nouvelle.
Croyez-moi, Madame, cet enfant est un enfant de l’amour.
 
Catherine de Vendôme
 Rapport médico-légal, Nazan et Levente
 
Selon les témoins, M. Narkozy, le Président de l’Association des Immigrés Sans Frontières, est entré dans un bar homo à 7h34. Puis il a commandé sa tasse de café habituelle, sans remarquer que le serveur était nouveau. Ce dernier lui a apporté, par inattention, une tasse de déca. Néanmoins, M. Narkozy, comme il avait la gueule de bois, n’a rien remarqué et a ajouté à son breuvage une énorme quantité de lactose. Après avoir mis du sucre dans sa tasse, il a remarqué la présence d’une petite cuiller dorée. Puis il a allumé une cigarette mentholée, trouvée au fond de sa poche, étant donné qu’il avait oublié ses propres cigarettes chez une prostituée.
Le manque (ou la carence) de nicotine et de caféine a conduit M Narkozy à penser que la petite cuiller dorée ci-dessus mentionnée était en or. Or, tout-à-coup, il a décidé de la mettre dans sa poche, sans dire un mot à quiconque. Puis les événements se sont enchaînés très rapidement : il s’est levé, il a mis son chapeau sur sa tête, il a enfilé son manteau de pluie parce qu’il pleuvait, puis il est parti sans payer. Alors, c’est à ce moment précis que le serveur a voulu l’arrêter. Tous les deux se sont mis à courir. Comme il tombait des cordes, les deux adversaires sont tombés sur un chien errant, dans la rue, sur les pavés glissants.
C’est à ce moment-là que la petite cuiller ni en argent ni en or s’est déplacée vers le postérieur de la victime.
En raison de sa blessure au « cul », M Narkozy a perdu beaucoup de sang. D’autre part, les taux de caféine et de nicotine n’étant pas suffisants, il n’a pas pu récupérer et il est décédé dans les minutes qui suivaient.
 
[Conclusion : décès par carence en nicotine et caféine, traces d’hématomes sur les jambes dus à une chute sur le sol, hémorragie débordante et choc psychologique avancé du stade anal freudien. NDLP]
 
 
Genre documentaire-fiction à la télé « Incident domestique au lever du jour »
Juan, Luba et  Silvina
 
Voix-off du commentateur :
Un matin dans une famille ordinaire. Paris XVIème. C’est l’automne. Il pleut des cordes. Lui et elle. A table. Il fait son café. Des gestes habituels : café d’abord, lait ensuite, sucre après. Il le boit. Avec indifférence. Il ne la regarde pas. Il ne lui adresse pas une parole. Elle ne le quitte pas des yeux. Le voilà qui fume sa cigarette. Elle n’aime pas ça et il le sait. Mais aujourd’hui, elle ne lui dit rien. Elle l’observe. Il ne la voit toujours pas. Il ne lui pas un seul mot. Il se lève. Il met son imperméable, il prend son parapluie et il s’en va. Toujours sans la regarder, sans lui dire au-revoir. Et elle, elle retourne dans la cuisine. Elle a les larmes aux yeux. Mais elle doit prendre son café et partir au bureau.
 
 
Article de presse « Incident domestique au lever du jour », Chloé et Sabina
 
Hier matin, la ville de Montpellier a été le témoin d’un drame pédagogique hors du commun. Des Montpelliérains, se dépêchant d’aller au boulot, ont été surpris par des projectiles volants dans la rue de Verdun.
En essayant de proposer un exercice de réécriture, un professeur de langue d’Accent Français a perdu patience et a commencé à jeter des tasses de café au lait sucré par la fenêtre de l’école.
Après l’arrivée de la police, le professeur a déclaré que dans sa classe de PLF, elle avait essayé d’apprendre à ses étudiants à réécrire un poème connu de M Prévert. Or, l’un de ses apprenants l’avait totalement ignorée. Durant l’exercice, il est allé se chercher une tasse de café au lait sucré, puis il a tourné la petite cuiller dans sa tasse en faisant beaucoup de bruit. Puis il a allumé une cigarette et a fait des ronds avec la fumée, en soupirant de plaisir. Sachant que la prof était allergique à la fumée de cigarette, l’étudiant l’aurait « provoqué », selon la prof. Et tout ça, sans lui parler, sans la regarder.
Après une dizaine de minutes, il s’est levé, il a mis son chapeau, son manteau de pluie et il est parti. Quand la prof l’a vu dans la rue, elle est entrée dans une colère noire et lui a jeté des tasses de café à la tête, en criant qu’il pouvait utiliser son manteau de pluie maintenant qu’il pleuvait des cordes de café au lait.
Des policiers ont retrouvé la prof dans la classe, la tête dans ses mains, toute en larmes.
Ce cas nous montre comment un cours de littérature peut être dangereux pour la santé. Consommez-la avec modération !
 
 
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